vendredi 16 juin 2023

Eric Lu, jeune pianiste américain


Eric Lu, né le 15 décembre 1997, est un jeune pianiste américain et joue de la musique classique. Il a été lauréat du 4e prix lors de la XVIIe édition du Concours international de piano Frédéric-Chopin qui s'est tenu à Varsovie en 2015.

Je vous propose de l'écouter dans un des morceaux joués lors des phases préliminaires du Concours : la Ballade en Fa mineur Op.52.

Ballade en Fa mineur Op.52, de Frédéric Chopin
 
 
Claudi, juin 2023
 

Sergei Rachmaninov, sa biographie, son oeuvre

Sergei Rachmaninov, sa biographie, son oeuvre


Manifestant de bonne heure des talents de pianiste, il entre à douze ans au conservatoire de Moscou dans les classes de Zverev (piano), Taneiev (contrepoint) et Arensky (composition). Il travaille également le piano avec son cousin A. Ziloti. En 1892, il obtient la médaille d’or du conservatoire pour son opéra Aleko. Il entame alors une brillante carrière de virtuose qui durera toute sa vie, et le fera reconnaître comme l’un des plus grands pianistes de son temps.

Son activité de compositeur, encouragée par Tchaïkovski, s’exprime dès 1892 dans des Pièces-fantaisies pour piano op.3, une Fantaisie-tableau pour deux pianos op. 5 (1893), le poème symphonique le Rocher (1893), le Trio élégiaque (piano,violon, violoncelle ; 1892) à la mémoire de Tchaïkovski, ainsi que de nombreuses mélodies.

Mais, en 1897, l’échec de sa 1re symphonie paralysera sa créativité pendant près de trois ans. La même année, cependant, il est engagé comme chef d’orchestre à l’opéra privé de Mamontov à Moscou. Il s’y lie d’amitié avec Chaliapine. Ayant suivi un traitement de psychothérapie auprès du docteur Niels Dahl, il compose en 1901 son 2e concerto pour piano, qui reste son oeuvre la plus populaire. La période 1901-1917 est la plus productive : Sonate pour piano et violoncelle (1901), Variations sur un thème de Chopin pour piano (1903), les opéras, le Chevalier avare écrit à l’intention de Chaliapine (1903-1905, créé le 24 janvier 1906), et Francesca da Rimini (1904-1905, créé le 24 janvier 1906), la 2e Symphonie (1907), le poème symphonique l’Île des morts (1909) d’après un tableau de Böcklin, le 3e Concerto pour piano (1909), et surtout des oeuvres pour piano seul dont les deux cahiers de Préludes op. 23 et 32 (1901-1903 et 1910), les Études-tableaux op. 33 et 39 (1911 et 1916-17) et deux Sonates (1907 et 1913, rév. 1931).

Intéressé d’autre part par le renouveau qui s’élabore depuis la fin du XIXe siècle dans la musique religieuse, il compose pour solistes et choeur a cappella les deux cycles monumentaux de la Liturgie de saint Jean Chrysostome (1910) et des Vêpres (1915). En décembre 1917, profitant d’une tournée en Suède, il émigre. Il vit ensuite aux États-Unis jusqu’en 1928, puis en France et en Suisse, avant de retourner définitivement aux États-Unis en 1935.

Il ne s’adaptera jamais véritablement au mode de vie occidental et souffrira de la nostalgie jusqu’à la fin de ses jours. Son activité de concertiste lui assure pourtant la renommée et la fortune. Mais, au cours de ses vingt dernières années, ses oeuvres s’espacent. Si le 4e concerto pour piano (1926, rév. 1941) porte l’empreinte de la musique américaine et apparaît moins personnalisé que les autres, c’est un Rachmaninov d’une incontestable originalité qu’on découvre dans la Rhapsodie sur un thème de Paganini pour piano et orchestre (1934), et dans les Variations sur un thème de Corelli (1931), qui sont un des sommets de ce genre dans la littérature pianistique. Sa 3e Symphonie (1936, rév., 1938) est traversée d’un souffle épique. Son testament musical est constitué par les Danses symphoniques (1940).

Contemporain de Scriabine, de Ravel et de Bartók, Rachmaninov, immuablement attaché au système tonal, est sans conteste le dernier compositeur romantique, dans la lignée de Chopin, de Liszt et de Tchaïkovski, ses trois principaux modèles. Si cela explique le peu d’estime que lui portent les musicologues, sa faveur auprès des mélomanes et des interprètes n’en a jamais souffert. Il serait inexact de voir en Rachmaninov un compositeur exclusivement imitatif. Son style pianistique en particulier et son invention mélodique possèdent un cachet indiscutablement personnel. Son lyrisme tourmenté, tumultueux, douloureux n’est pas une prise de position délibérée par rapport à un courant esthétique, mais le reflet direct de sa personnalité nerveuse, angoissée et introvertie. La totalité de son oeuvre pianistique a survécu, même si le succès démesuré du 2e Concerto ou du Prélude en ut dièse mineur a pu nuire à d’autres compositions non moins intéressantes. Parmi ses nombreuses mélodies, certaines font partie du répertoire courant des chanteurs (les Eaux printanières, le Lilas, Chanson géorgienne, Le Christ est ressuscité, Vocalise).

Ses opéras connaissent relativement peu les faveurs de la scène, en dépit de pages d’une incontestable puissance dans le Chevalier avare et dans Francesca da Rimini. De son oeuvre symphonique, l’Île des morts est un chef-d’oeuvre trop peu connu, dans lequel Rachmaninov se montre authentiquement symboliste. Le thème du Dies irae médiéval qui s’y profile a également trouvé place dans la Rhapsodie sur un thème de Paganini et dans les Danses symphoniques, ces diverses citations reflétant la crainte latente et constante de la mort. Le même pessimisme se retrouve dans la cantate les Cloches (1913) sur un poème de Balmont.

Rachmaninov a laissé un grand nombre d’enregistrements de ses oeuvres et de celles d’autres auteurs, qui révèlent une interprétation fortement personnalisée, bien que contestable dans certains cas (la Marche funèbre de Chopin). Les œuvres pour piano et violon jouées avec Kreisler constituent des documents inoubliables.

 
Source : Extraits - Dictionnaire de la Musique - Larousse.
Claude A. BECK, juin 2023.
 
 

samedi 8 avril 2023

Kathia Buniatishvili joue 'Claire de Lune' de Claude Debussy

Kathia Buniatishvili joue 'Claire de Lune' de Claude Debussy. Magnifiquement interprété avec toute son âme et toute sa classe.
 
 
 
Claudi, avril 2023
 

dimanche 17 avril 2022

Yuja Wang, Rachmaninov Piano Concerto N°3

Yuja Wang joue le Concerto pour piano N°3 en Ré mineur, Op.30 de Rachmaninov avec l'orchestre symphonique de Dresden dirigé par Myung Whun Chung. L'enregistrement a été effectué lors du Festival Georges Enescu le 8 septembre 2019, Sala Palatului au Grand Palace Hall de Bucarest en Roumanie.
Yuja Wang est tout simplement sublime. C'est la meilleure performance de Rachmaninov 3 que je n'ai jamais entendue auparavant chez d'autres artistes. Bravo à  Yuja Wang et à  Myung Whun Chung, un merveilleux chef d'orchestre qui ne laisse jamais ses musiciens étouffer le piano contrairement à tant d'autres. L'harmonie entre la pianiste et l'orchestre est parfaite.

 
 
Claudi, avril 2022
 
 

dimanche 20 mars 2022

Yuja Wang, 24 Préludes de Chopin

Yuja Wang joue au piano 24 Préludes, Op.28 N°1 à 24, de Chopin au Teatro La Fenice de Venise (Italie) - 2017
 
 
 
 
Claudi, mars 2022
 

mercredi 30 juin 2021

Yuja Wang : Gershwin Rhapsody in Blue

Yuja Wang joue au piano l'oeuvre pour piano et orchestre de George Gershwin, Rhapsody in Blue, sous la direction de Lionel Bringuier.
L'enregistrement a été effectué durant le Festival de Salzbourg, à Salzbourg le 12 août 2016.
 
 
 
 
Claudi, juillet 2021
 
 

mercredi 23 juin 2021

Concerto pour piano en sol majeur de Maurice Ravel, Martha Argerich au piano

Martha Argerich joue le Concerto pour piano en sol majeur de Maurice Ravel, avec l'Orchestre national de France dirigé par Emmanuel Krivine. Un enregistrement en live effectué le 5 octobre 2017 dans l'auditorium de Radio France – Paris.

Le Concerto en sol majeur de Maurice Ravel est un concerto pour piano et orchestre en trois mouvements composé de l'été 1929 à novembre 1931.

Il est l'avant-dernière œuvre achevée de Ravel qui, à partir de 1933, perdit la faculté d'écrire sa musique. Construit sur un modèle classique, inspiré d'après son auteur de Mozart et de Saint-Saëns, il partage avec le Concerto pour la main gauche, dont il est l'exact mais très dissemblable contemporain, de nombreux emprunts au jazz. Succès public et critique dès sa première, il fut enregistré dès 1932 et compte aujourd'hui parmi les œuvres les plus jouées et les plus étudiées de Ravel.

 
 
Claudi, juin 2021
 
 

jeudi 19 septembre 2019

Ravel, Concerto pour la main gauche - Yuja Wang au piano

Yuja Wang, joue le Concerto pour la main gauche de Maurice Ravel, une oeuvre singulière. Ce Concerto en ré majeur est un concerto pour piano et orchestre en un seul mouvement composé entre 1929 et 1931 et créé à Vienne le 5 janvier 1932 par son dédicataire, le pianiste autrichien manchot Paul Wittgenstein.
 
 
Claudi, septembre 2019
Voir aussi l'article du 2 septembre 2015
 

vendredi 6 septembre 2019

Stéphanie Jones à la guitare classique

Stéphanie Jones joue un morceau de musique latine sur une guitare classique. A écouter et à voir sans modération !
 
 
Claudi, septembre 2019

mercredi 3 janvier 2018

Histoire d'un cercle et d'un carré

Sur la page d'une géométrie que Comberousse avait signée, un carré et un cercle étaient couchés.
Le livre étant peu feuilleté, ils s'ennuyaient tous deux, et d'habitude se disputaient.
-Je suis plus grand, disait le premier. Car un cercle est un carré dont les angles ont été rognés.
Le cercle répliquait :
-C'est le contraire justement. Car un cercle est un carré dans lequel on a soufflé et que l'on a gonflé.
N'ayant pu sur la surface s'accorder, ils en vinrent à parler beauté.
-Je suis, disait le carré, symbole de solidité. L'égalité de mes quatre côtés, et mes angles surtout, mes angles de quatre-vingts (*) degrés, confèrent à ma figure une harmonie puissante et sûre.
Le cercle répondait :
-Dans la solidité que vous vantez, je ne vois que vulgarité. Votre vigueur primaire ne me séduit guère. Je vous considère comme une mesure d'aire, sans plus.
Quant à moi, de toutes les courbes, je suis la mieux faite. Les astres ont adopté mon contour ; à ma courbure toujours les artistes ont recours et les hommes me tournent autour, car vous le savez bien, rien n'émeut plus leur chair que le fier hémisphère d'un derrière ou d'un sein féminin.
Quant à l'utilité, si vous en voulez bien parler, ma supériorité dans ce domaine est tout à fait certaine. Je suis la roue, et il faudrait être fou, vous en conviendrez, pour ne pas admettre que la roue, c'est tout.
-Si ce n'est pas tout, c'est beaucoup, reconnut le carré. Mais je rends aussi quelques services, et suis la base, croyez-moi, des plus durables édifices.
Le cercle eut un haussement d'arc.
-Vous êtes statique, et ce qui ne se meut meurt, c'est statistique. Moi je suis mouvement, et dans ce rôle irremplaçable. Si les roues des charrettes étaient carrées, je crois, en vérité, qu'on aurait quelque mal à les faire avancer.
Ils se querellaient ainsi pendant des jours entiers. A les départager personne ne se risquait. C'eût été un problème aussi ardu qu'est vaine la quadrature du cercle.


Or, un jour, un enfant qui tournait les pages du livre et griffonnait au passage, mit sur l'une et l'autre figure des visages. Du carré, il fit une tête austère et moustachue. Au cercle, il mit des cheveux et des cils sur les yeux, et un air si gracieux, qu'il fallut d'évidence au féminin le décliner et qu'on l'appela par décence une circonférence.
Ce qui arriva par la suite est facile à deviner. La courbe ou la rigidité qui les avaient si longtemps irrités parurent pleins d'attraits à leurs sexes opposés. Pubères ils se regardèrent, puis ils s'aimèrent et se marièrent.
Au début, tout alla bien. C'est naturel. La circonférence avec jouissance roulait sur les côtés de son carré et elle prenait un plaisir évident à s'attarder aux angles durs qui chatouillaient sa courbure.
Et puis, elle se lassa. Et n'étant pas bien sage, au voisinage de la page, elle découvrit des polygones moins monotones. Le rectangle d'abord la séduisit, par sa silhouette élancée. Elle eut avec lui une liaison. Puis, elle admira du losange la svelte élégance, et du triangle le profil aiguisé. Avec le trapèze elle en prit à son aise, au parallélogramme, elle crut donner son âme. Il n'est pas jusqu'à l'hexagone qui ne la pénétrât, sous prétexte de vérifier son inscriptibilité.
Dans son coin, le carré se morfondait. Son cocuage l'irrita, puis le chagrina, et il se demanda comment, de son épouse volage, reconquérir l'amour et les faveurs.
Il considéra ses rivaux, et comme il n'était pas sot, il conclut qu'il était trop gros.
"Trop gros, pensa-t-il, et pourquoi ne pas l'avouer, trop carré."
Il aurait bien voulu se transformer, mais ses angles, hélas, ses angles de quatre-vingts degrés - comme il le croyait - avaient été déterminés de toute éternité.
Ne pouvant se déformer, il eut un jour l'idée de se plier. Autour de sa diagonale, par une manœuvre banale, il rabattit sa moitié, et devint derechef un triangle isocèle et rectangle.
La circonférence, conquise par cet artifice hardi, reprit du goût pour son époux.
De son hypoténuse elle se fit un diamètre, et des cordes de ses côtés, qui la tenaient toute tendue, ou bien elle se réfugiait au creux de ses bissectrices où venait l'envelopper son tendre périmètre.
Bientôt, sans pour autant être plus ou moins ronde, elle se trouva enceinte. Mais ils ne voulurent pas pour enfant une figure hybride, ni même un petit polygone, tel que les grands avec lesquels elle n'avait naguère eu de retenue. Ils firent le vœu qu'à son terme elle accouchât d'un théorème.
C'est en effet ce qui leur vint. Ils eurent un fils grand et fort. Ils l'appelèrent Pythagore.

(*) Ce carré n'était pas fort savant.

Extraits : Jeux de l'esprit et divertissements mathématiques – J.P Alem

Claudi, 3 janvier 2018
 

dimanche 22 octobre 2017

Martha Argerich - Prokofiev, Piano Concerto N°1

Martha Argerich & Alexandre Rabinovitch
Prokofiev, Piano Concerto N°1, in D flat major Op.10
 
 
Claudi, octobre 2017
 

samedi 23 septembre 2017

Khatia Buniatishvili - Robert Schumann Klavierkonzert - Hessischer Rundfunk Sinfonieorchester

Khatia Buniatishvili, pianiste - Schumann Klavierkonzert sous la direction de Paavo Järvi & l'Orchestre Symphonique de Radio Francfort.
 
 
Claudi, 23 septembre 2017, MAJ février 2023
 

mardi 5 septembre 2017

Rachmaninov - Symphonie N°3

La Symphonie no 3 en la mineur opus 44 est l'ultime symphonie de Sergueï Rachmaninov. Composée de 1935 à 1936, elle est créée le 6 novembre 1936 à Philadelphie sous la direction de Leopold Stokowski. La composition de la 3e Symphonie demanda à Rachmaninov tant de travail que, au bas du manuscrit, il y inscrit « Fini ! Dieu soit loué ! ».

La symphonie d'une durée d'environ 42 minutes est divisée en trois mouvements :
1. Lento-Allegro moderato en la mineur
2. Adagio non troppo en do dièse mineur - début à 17:01
3. Allegro en la majeur - début à 29:36


Claudi, 5 septembre 2017

dimanche 27 août 2017

lundi 24 juillet 2017

Sergueï Prokofiev, Concerto pour violon N°1 et N°2

 
Prokofiev - Concerto pour violon N°1, Hilary Hahn
 
Prokofiev - Concerto pour violon N°2, Shaham
 
Claudi, juillet 2017

mercredi 28 juin 2017

Sergueï Prokofiev : sa biographie, son oeuvre

Sergueï Prokofiev, né le 23 avril 1891 à Sontsovka (Empire russe), mort le 5 mars 1953 à Moscou (URSS), est un compositeur russe de musique classique, un pianiste et un chef d'orchestre.

Enfance précoce

Ayant reçu de sa mère, pianiste, les premières notions musicales, Prokofiev montre des dispositions étonnamment précoces pour la composition : à cinq ans les premières mesures d’un Galop indien, pour piano, à neuf-dix ans de petites scènes lyriques, le Géant et Sur les îles désertes.

En 1904, il entre au conservatoire de Saint-Pétersbourg. Prokofiev s’intéresse de bonne heure aux compositeurs contemporains : Debussy, Strauss, Reger et Schönberg, dont il interprète les œuvres lors de ses premiers récitals. Il s’impose rapidement en tant que pianiste, impressionnant ou choquant le public par sa puissance et sa technique.

En 1914, il se présente avec succès au concours Rubinstein de piano, et joue lors de l’épreuve avec orchestre son propre premier Concerto pour piano. Dans cette œuvre (1911-12), ainsi que dans sa 2e Sonate pour piano, son style se précise : goût pour la carrure rythmique et la vigueur de frappe, pour les harmonies âpres et imprévues, et contrastes entre cette force manifestée et un lyrisme élégiaque, parfois douloureux, qui se ressent de la veine mélodique populaire.

Prokofiev écrit son 2e Concerto pour piano, dont l’exécution en 1913 provoque un scandale mémorable. Ce concerto atteint les limites des possibilités physiques du soliste. Cependant, c’est un Prokofiev beaucoup plus fin et intimiste qu’on trouve dans les 10 pièces pour Piano op. 12, preuve que les deux extrêmes constituent à part égale la nature du compositeur.

En 1914, Prokofiev rencontre Diaghilev à Londres ; il espère l’intéresser à un projet d’opéra d’après le Joueur de Dostoïevski, mais Diaghilev lui commande un ballet, Ala et Lolly. La partition déplaît à Diaghilev, qui la refuse. Prokofiev la retravaille et en fait la Suite scythe. Œuvre d’une violence rarement atteinte, parcourue de visions fantasmagoriques, s’achevant sur un terrible crescendo évoquant le lever du soleil.

En 1916-1917, Prokofiev compose dans les genres les plus divers : il achève le Joueur (1917), écrit ses 3e et 4e Sonates pour piano, son 1er concerto pour violon, le cycle des vingt Visions fugitives (1915-1917), qui sont à la musique de leur époque ce que les Préludes de Chopin sont à la musique romantique.

 
Les années d'exil

En mai 1918, il part pour les États-Unis où il s’impose assez rapidement. Il se voit proposer un sujet d’opéra sur l’Amour des trois oranges.

En avril 1920, Prokofiev quitte les États-Unis pour la France. Il entre dans le cercle de Diaghilev, aux côtés de Stravinski, Poulenc, Milhaud, de Falla, Ravel. Le séjour parisien de Prokofiev est marqué par la représentation de Chout (mai 1921). La même année voit naître le 3e Concerto pour piano (commencé en 1917), d’une structure plus rationnelle et d’un dynamisme plus contrôlé que le précédent.

En 1922, Prokofiev s’installe à Ettal dans les Alpes bavaroises, où il travaille à un nouvel opéra, l’Ange de feu, d’après une nouvelle de Valéry Briussov. En même temps, le compositeur continue à donner des concerts dans les capitales occidentales (Londres, Berlin, Bruxelles).

Avec la 2e Symphonie (1924-25), Prokofiev aborde l’esthétique constructiviste, à laquelle Honegger a rendu hommage avec son Pacific 231. Deux ans plus tard, Diaghilev commande à Prokofiev un ballet constructiviste sur le thème des réalisations industrielles et de la nouvelle vie en Union soviétique. C’est le Pas d’acier, créé en 1927 avec des décors de Lakoulov sous la direction de R. Desormière.

Le retour en URSS

Prokofiev est de plus en plus attiré par l’Union soviétique, se sentant étranger aussi bien parmi les Occidentaux que parmi ses compatriotes émigrés, qu’il juge trop passéistes.

Au début de 1927, il fait un premier séjour en U. R. S. S., où il renoue avec ses anciens amis, dont Miaskovski. Toutefois, le Pas d’acier est désapprouvé par les Soviétiques, et considéré comme caricatural. Achevant l’Ange de feu en 1927, Prokofiev entreprend de composer à partir du matériau thématique de l’opéra sa 3e Symphonie. L’année suivante, une nouvelle - et dernière - commande de Diaghilev est à l’origine du ballet le Fils prodigue.

En 1932, le ballet Sur le Borysthène, connaît un retentissant échec à l’Opéra de Paris. Une autre déception est celle du 4e Concerto pour piano (1931), composé, comme le Concerto pour la main gauche de Ravel, à l’intention de Paul Wittgenstein, et refusé par le dédicataire. Le 5e concerto (1931-32), qui s’apparente au 2e et au 3e, connaîtra une meilleure fortune.

Mais c’est en U. R. S. S., dont il n’est pourtant pas encore citoyen, que Prokofiev reçoit, dès 1933, les commandes les plus intéressantes, à commencer par la musique du film de Feinzimmer, Lieutenant Kijé, qui marque son retour à un style plus classique, afin de se mettre à la portée des masses.

En 1936, il écrit pour les enfants Pierre et le loup, tout en élaborant avec le metteur en scène Radlov un grand ballet, Roméo et Juliette, son premier ballet soviétique, et sa première grande référence à un thème de la littérature classique. Le ballet donne lieu, outre à trois Suites symphoniques, à une série de pièces pour piano.

En 1937, Prokofiev se voit confirmer la citoyenneté soviétique. La même année, il achève une Cantate pour le 20e anniversaire de la Révolution qu’il projette depuis plusieurs années.

En décembre 1939, pour le soixantième anniversaire de Staline, il écrit la cantate Zdravitsa (« bonne santé »). La même année, il compose son premier opéra soviétique, Siméon Kotko, inspiré de la guerre civile en Ukraine. En même temps, il commence à travailler à trois nouvelles Sonates pour piano (nos 6, 7 et 8, dites « les Sonates de guerre »), œuvres monumentales qui constituent le sommet de sa production pianistique.

Dès le début des hostilités germano-russes, Prokofiev est évacué au Caucase et au Kazakhstan, avec nombre d’autres artistes et intellectuels. Les œuvres les plus marquantes de cette période sont la Ballade du garçon resté inconnu, le 2e Quatuor écrit sur des thèmes kabardes, la Sonate pour piano et flûte, qui frappe par sa limpidité, aux côtés d’œuvres pathétiques et tourmentées. Mais, surtout, Prokofiev va, dès 1942, retravailler avec Eisenstein pour un nouveau film historique, Ivan le Terrible. Le premier épisode, projeté en 1945, obtient le prix Staline, mais le second est interdit par la censure.

Les années 1945-1947 voient l’achèvement et la création de plusieurs œuvres ébauchées au cours des années précédentes : la 5e Symphonie, le ballet Cendrillon (théâtre Bolchoï, novembre 1945), la première partie de Guerre et Paix (Leningrad, théâtre Maly, juin 1946). Il compose en 1947 sa 9e et dernière Sonate.

 
Ses dernières oeuvres

Malgré un état de santé précaire, Prokofiev consacre toute son énergie à la composition. En 1950, il écrit la Garde de la Paix. Ses dernières oeuvres importantes sont la Sonate pour piano et violoncelle, écrite pour Rostropovitch, la 7e Symphonie, et surtout le ballet la Fleur de pierre.

C'est à Moscou que Prokofiev meurt le 5 mars 1953. Mais sa mort passe pratiquement inaperçue, car elle survient le même jour que celle de Staline.

Excepté la musique religieuse, Prokofiev a abordé tous les genres. Il a donné le meilleur de lui-même dans la musique pour piano (ses concertos, sonates et ses nombreuses miniatures sont au premier rang du répertoire pianistique du XXe siècle), dans les oeuvres chorégraphiques et cinématographiques, où il excelle à donner l'équivalent musical des mouvements et des scènes visuelles.

Sa musique lyrique présente plus d'inégalités, en dépit de la puissance incontestable du Joueur ou de l'Ange de feu, et de certains épisodes de Siméon Kotko et de Guerre et Paix : Prokofiev est incomparablement plus novateur dans le domaine harmonique et instrumental que dans celui de l'écriture vocale. Réaliste, volontaire, tourné vers le concret et vers l'avenir, caustique et dur, spirituel et provocateur, Prokofiev n'en est pas moins, à côté de cela, un lyrique, qui a toujours su adapter son invention mélodique aux divers styles qu'il a pratiqués.
 
Source : Extraits - Dictionnaire de la Musique - Larousse
Claude A. BECK
juin 2017
 
Prokofiev - Piano Concerto N°3 in C major, Yuja Wang au piano

 
 
Prokofiev - Sonate N°3 in A minor, Tiffany Poon

 
 
Prokofiev - Symphonie N°7, Gergiev dirige le London Symphony Orchestra

 
 
Prokofiev - Morceaux les plus populaires appelés ici - The Best - A écouter

 
 
Prokofiev : autres vidéos Youtube à image fixe
- Lieutenant Kijé Suite Op.60
- War and Peace Op.91 Symphonic suite
 
 

 

dimanche 14 mai 2017

Yuja Wang, Concerto pour piano N.2 de Tchaïkovski

Le Concerto pour piano n° 2 en sol majeur, op. 44, de Piotr Ilitch Tchaïkovski fut composé de 1879 à 1880, publié en février 1881 et dédié à Nikolaï Rubinstein.

Tchaïkovski a écrit trois concertos pour piano, le premier étant, de loin, le plus connu. Le second fut composé près de cinq ans après.

Son écriture s'étend sur près d'un an, débutant à Kamenka en Russie pour se poursuivre au cours d'un voyage à travers plusieurs villes d'Europe. Son dédicataire, Nikolaï Rubinstein, décédé brutalement en mars 1881, n'a pu jouer l'œuvre.

La première représentation eut lieu à New York le 12 novembre 1881 avec la soliste Madeleine Schiller et dirigée par Theodore Thomas. La première représentation russe eut lieu à Moscou en mai 1882, dirigée par Anton Rubinstein avec Sergueï Taneiev, élève de Tchaïkovski, au piano. L'accueil ne fut pas aussi enthousiaste que le compositeur aurait voulu. La partition est remaniée en 1887-1888, puis au début des années 1890, plusieurs modifications ayant été conseillées par son élève Alexandre Ziloti, toutes n'étant pas du goût du musicien. Cette version n'a été publiée qu'à titre posthume en 1897.

L'exécution du concerto dure approximativement 43 minutes. Il est composé de trois mouvements : 1.  Allegro brillante e molto vivace, 2. Andante non troppo, 3. Allegro con fuoco.

Source : Wikipedia
Mai 2017
Claudi

 
 
 

mardi 2 mai 2017

Yuja Wang, une sirène nous envoûte

Merci à Michel Venchiarutti pour cette compilation sur Youtube des récitals et concerts de Yuja Wang durant l'année 2016. Qui pourra encore douter des qualités exceptionnelles de Yuja, sans conteste une des meilleurs pianistes au monde actuellement. Le public internaute apprécie.
 
 
Mai 2017
Claude A. Beck
 

Chapelle Sainte-Croix, édifice du XIIIe s., Forbach - Moselle

Chapelle Sainte-Croix, édifice du XIIIe siècle, Forbach (Moselle)
La chapelle Sainte-Croix est un édifice de culte catholique érigé au XIIIe siècle sur le mont Sainte-Croix (Kreuzberg) à l’est de Forbach en Moselle (région Grand Est) tout près de la frontière franco-allemande. Par sa position, elle domine toute la boutonnière du Warndt et, des abords de la chapelle, le promeneur bénéficie d'une vue imprenable sur la région.
 
 
Joyau gothique du Moyen Age, la chapelle Sainte-Croix conjugue mystère historique et spiritualité. L'origine de l'édifice reste, encore de nos jours, une énigme. La légende l'attribue à Alice, fille de Thierri de Werd, comte de Rixingen (Réchicourt-le-Château en Lorraine) et seigneur de Forbach au début du XIIIème siècle. Courtisée par deux seigneurs de la proche région qui s'entretuèrent lors d'un duel fratricide, la jeune châtelaine prise de remords se retira sur la colline du Kreuzberg pour consacrer dorénavant sa vie au service de Dieu.
 
Un seul document historique atteste l'existence de la chapelle : une lettre signée par l'évêque de Metz, Adhémar de Monteil, en 1338 et quelques dates évoquent son lointain passé : 1458 au linteau de la porte d'entrée, 1690 sur le pilier central et 1734 sur le bénitier. Le sanctuaire, perché sur la colline du Kreuzberg, a traversé les épreuves de la guerre de Trente Ans et de la Révolution. Lieu de pèlerinage depuis des siècles et de rencontre interreligieuse de nos jours, la chapelle Sainte Croix offre aux visiteurs les beautés de son architecture médiévale et invite à la méditation et au rêve.
 
La chapelle Sainte-Croix fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques le 14 septembre 1937. En 1946, elle devient la propriété des Houillères du Bassin de Lorraine. La ville de Forbach rachète l'édifice en piteux état en 1969, pour le prix symbolique d'un franc. La chapelle est restaurée dans les années 1980 sous l'impulsion conjointe de l'association des amis de la chapelle Sainte-Croix et de la ville de Forbach.
 
Depuis 2007, elle constitue une étape du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, itinéraire classé au patrimoine culturel mondial de l'UNESCO.
 
Claude A. Beck
Source : ville de Forbach - Mairie
Visite virtuelle de la chapelle
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mercredi 21 décembre 2016

Poème d'Alfred de Musset


  Que j'aime le premier frisson d'hiver ...
  Alfred de Musset
   
  Que j'aime le premier frisson d'hiver ! Le chaume,
Sous le pied du chasseur, refusant de ployer !
Quand vient la pie aux champs que le foin vert embaume,
Au fond du vieux château s'éveille le foyer ;

C'est le temps de la ville. - Oh ! Lorsque l'an dernier,
J'y revins, que je vis ce bon Louvre et son dôme,
Paris et sa fumée, et tout ce beau royaume
(J'entends encore au vent les postillons crier),

Que j'aimais ce temps gris, ces passants, et la Seine
Sous ses mille falots assise en souveraine !
J'allais revoir l'hiver. - Et toi, ma vie, et toi !

Oh ! Dans tes longs regards j'allais tremper mon âme ;
Je saluais tes murs. - Car, qui m'eût dit, madame,
Que votre coeur si tôt avait changé pour moi ?
   
 
Claudi, 21 décembre