dimanche 30 octobre 2016

Yuja Wang joue le Concerto N°2 en Sol mineur de Sergueï Prokofiev

Déjà remarqué pour ses talents de virtuose au clavier, Sergueï Prokofiev, après avoir signé un premier concerto et sa symphonie dite « classique », ébauche fin 1912 un second concerto alors qu’il reste encore étudiant au conservatoire de Saint Pétersbourg, choisissant de revenir à la forme en 4 mouvements tout en cherchant à effacer les griefs qui avaient marqué le premier. « Les reproches faits à mon premier concerto, écrit-il, dont le brio n’aurait eu d’autre but que de jeter de la poudre aux yeux et aurait présenté certaines tendances acrobatiques m’ont incité à aller chercher dans le second une plus grande profondeur ». Ce qui n’empêche pas l’auteur de la « suggestion diabolique » d’écrire l’une des cadences les plus exigeantes techniquement, et un scherzo dans lequel le soliste joue un flot ininterrompu de double-croches.

L’œuvre est dédiée à Maximilian Schmidhoff, un jeune confrère dont Prokofiev avait fait la connaissance en 1909 quelques mois avant la mort de son père. Mais au printemps 1913, alors qu’il est en train d’achever la partition, Prokofiev reçoit ce mot de son ami, « Cher Serioja, je t’écris pour te faire part des dernières nouvelles - je me suis tiré une balle. N’en sois pas trop effaré mais prend le avec indifférence car cela ne mérites rien de plus. Adieu ». Lors de la création en août 1913, même les défenseurs de la nouvelle musique à Saint Pétersbourg eurent glacés d’effroi les cheveux dressés sur la tête.

La partition fut perdue dans les suites de la révolution de 1917 et le musicien pendant un séjour en Allemagne en fit une nouvelle version en 1923 à partir d’une réduction pour piano seul. Il la considérait même comme son quatrième concerto, le troisième étant achevé peu avant. La création de cette seconde version eut lieu à Paris le 8 mai 1924 sous la direction de Serge Koussevitzky, avec un accueil mitigé.

La durée d'exécution de l'œuvre est d'environ une demi-heure. Le premier et dernier mouvements durent une douzaine de minutes encadrant deux brefs mouvements :

1 Andantino - début à 0:44 - Le premier mouvement frappe par son atmosphère extrêmement sombre, tourmentée. Il comporte notamment une très longue cadence, dont la difficulté technique et la complexité vont de pair avec une intensité dramatique rare ; cette cadence débouche finalement sur un le retour de l'orchestre tout entier, dans un crescendo énorme et déchaîné qui constitue le paroxysme de ce mouvement.
2 Scherzo (vivace) - 12:05 - Le deuxième mouvement, de trois minutes seulement, en ré mineur, dévoile dès le début un caractère sauvage qui annonce très clairement le quatrième mouvement. Là encore, le piano étonne par sa virtuosité ; celle-ci caractérise souvent l'écriture pianistique de Prokofiev (lui-même pianiste virtuose).
3 Intermezzo (allegro moderato) - 14:33 - Le troisième mouvement sur un rythme de marche plein d'ironie acide, pesant par son introduction (les notes "piochées au hasard", dirait-on) met en avant la clarinette. Ce mouvement se conclut sur une coda fougueuse et puissante.
4 Allegro tempestoso - 21:25 - Le titre indique son contenu : la rage et les restes de sauvageries hérités du Scherzo explosent dans ce mouvement où l'orchestre et le piano s'embrasent. Résolument virtuose, le concerto s'achève (dans la tonalité de sol mineur) par tout l'orchestre et le piano.

Dans cette pièce, une des plus difficiles à exécuter, Yuja Wang démontre une fois de plus toute sa maîtrise technique et sa virtuosité, qui en font une des meilleures pianistes au monde.

Source : Wikipedia

 
Yuja Wang - Prokofiev Piano Concerto No. 2 in G minor Op. 16  sous la direction de Paavo Järvi avec l'orchestre philharmonique de Berlin.
 
 A lire directement sur Youtube à l'adresse : https://youtu.be/c9U9W7FjN-M
Claudi, octobre 2016